Dune (2021)

in central project8 months ago

Une petite pause cinématographique par rapport à mes posts habituels qui sont beaucoup plus introspectifs et souvent ennuyeux (mais Dieu sait que j'en ai besoin ne serait-ce que pour décharger la myriade de pensées).

Je vais enfin aller au cinéma ce soir pour voir Dune part 2. Je vais vous dire la vérité : je n'ai jamais été fan du film de David Lynch, mais j'ai toujours apprécié le jeu et l'univers de Dune (y compris le plus récent Dune : Spice wars).

Samedi soir, j'ai regardé le remake de Dune sorti en 2021 et je peux enfin dire que j'ai pleinement apprécié l'histoire et l'univers de Frank Herbert.

Le réalisateur Denis Villeneuve et son équipe de costumiers, de décorateurs et de maîtres des effets spéciaux ont vraiment bien travaillé. Les ornithoptères sont parfaits dans leur conception hybride entre l'insecte et la machine, sans en faire trop. Les vaisseaux de la guilde sont colossaux, les gigantesques vers de sable sont majestueux et les plans rendent parfaitement leur échelle. Les communications secrètes et non vocales entre les personnages sont rendues avec une solution très élégante. Toute l'architecture et le style visuel, ainsi que la musique de Hans Zimmer, font un effort très sérieux pour faire comprendre qu'il ne s'agit pas de l'univers de Star Wars (qui s'est fortement inspiré de l'univers de Dune), mais d'un univers très différent, hostile, violent, paradoxalement anti-technologique et pas du tout amical envers les humains. Les Sardaukar ne sont pas les stormtroopers maladroits de George Lucas ; les Bene Gesserit sont la véritable puissance occulte de l'Empire, redoutée, impitoyable et clairvoyante.

Ceux qui ont lu les livres trouveront un film assez fidèle à l'original, avec quelques compressions et omissions nécessaires pour les besoins de la narration, et apprécieront la façon dont Villeneuve a presque complètement évité le problème d'expliquer au spectateur un univers si riche et si différent des hyper-technologies étincelantes de la science-fiction cinématographique contemporaine. Ceux qui viennent au film sans avoir lu au moins le premier livre de Dune seront peut-être un peu perdus dans la jungle des termes et des sous-textes qui n'apparaissent qu'au deuxième ou au troisième visionnage, mais ils pourront tout de même suivre et apprécier l'histoire.

La comparaison avec le film de Lynch est inévitable, et celui-ci, à mon avis, le surpasse même sans tenir compte des effets spéciaux, et corrige trois aspects que je n'ai jamais appréciés dans le premier :

  • il est vrai qu'il est difficile de rendre réels les styles de combat décrits par Herbert, mais en inventer de toutes pièces m'a toujours semblé un raccourci trop commode.
  • Duncan Idaho et Gurney Halleck sont deux personnages au charisme énorme, et on leur rend maintenant justice
  • et surtout le Baron est magistralement rendu : il est à craindre parce qu'il est puissant et dangereux, pas parce qu'il est repoussant ou suceur de sang.

Oubliez le Dune de David Lynch, à moitié massacré par les coupes et l'impossibilité de raconter dignement les visions de Frank Herbert sans les effets spéciaux quasi parfaits d'aujourd'hui. Regardez-le sur le plus grand écran possible et avec le volume à fond. C'est Dune tel que je l'ai imaginé. J'espère que c'est comme vous l'avez imaginé.

J'espère que Dune Part 2 sera également à la hauteur de mes attentes.


image : https://www.movies.ch/fr/film/dune2020/media_artw_1.html

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