Il y a des événements et des dates qui restent gravés dans l'esprit, qui ne disparaîtront jamais, qui créent de grands vides que le temps et la vie tentent vainement de combler. Ce sont des blessures qui laissent des cicatrices qui font toujours mal, même 15 ans plus tard.
Il y a 15 ans, j'ai perdu un ami très cher dans un accident de voiture. Un accident causé en grande partie par la fatalité et en partie par l'insouciance d'un âge qui vous donne cette énergie qui vous fait ne pas apprécier à leur juste valeur les risques que vous prenez en mettant le pied trop loin sur l'accélérateur. Combien de fois aurai-je emprunté cette route pour éviter les patrouilles de police et les contrôles d'alcoolémie ? Non pas que j'aie jamais été un garçon porté sur les excès, mais même boire une bière pouvait être risqué. Cette route n'était même pas dangereuse parce qu'elle était en montée et qu'elle n'était pas particulièrement étroite ou difficile.
C'était un accident mortel, la malchance dans la malchance. Aujourd'hui, un tel accident ne pourrait plus se produire car les systèmes de sécurité coupent immédiatement le flux de carburant en cas d'accident. Il s'agit d'une technologie très ancienne, qui pourrait déjà être appliquée par SEAT mais qui n'était pas présente dans cette voiture ! Pourquoi n'était-ce pas le cas ? Personne n'y a pensé ? Pourtant, ce n'était pas le premier accident de ce type.
Même moi, qui n'avais mon permis que depuis quelques mois, j'avais appuyé sur l'accélérateur ce soir-là et j'étais le conducteur désigné. J'étais également en retard sur le "couvre-feu" imposé par mes parents qui n'auraient jamais voulu que j'appuie sur l'accélérateur de toute façon. J'avais raccompagné tous mes amis chez eux après une soirée dans une autre discothèque et j'étais prêt à rentrer chez moi. Je passais par là aussi, pour couper et prendre moins de temps. La route est bloquée par des camions de pompiers. De loin, j'aperçois une voiture renversée et je vérifie immédiatement qu'il ne s'agit pas d'une de mes connaissances (un autre de mes amis habite non loin de là). Ce n'est pas la sienne. J'espère qu'il ne s'est rien passé de grave, l'ambulance est là, elle soigne peut-être le conducteur et le passager sur place car ce n'est pas grave.
Je pars, je rentre à la maison, ma mère comme toujours m'attend énervée mais je lui explique d'un ton très calme et réfléchi ce qui s'est passé et pourquoi j'étais en retard.
Le lendemain, au petit déjeuner, je regarde la télévision locale et je vois la photo de mon ami et d'un autre type que j'avais déjà vu. Ils sont morts !
À chaque fois, je me demande ce qui se serait passé si quelqu'un était arrivé plus tôt pour m'aider, si cela aurait suffi ou non ! Chaque année, je revois ces événements intérieurement, ces pensées reviennent, ces regards, ces sourires, l'entente sur le terrain de jeu et les nombreux défis à l'entraînement.
La douleur refait surface, les blessures se rouvrent. Nous nous sommes serrés autour de vous au nom d'une véritable amitié et cela nous a apporté tant de joie à chaque fois, mais cela n'a jamais réussi et ne réussira jamais à combler le vide.
M. M. amis pour toujours !